la philosophie du bambou
Si au Japon, le bambou est la plante à tout faire, il présente en plus la remarquable qualité d’être le support de l’esprit, tant pour les bouddhistes que pour les adeptes du confucianisme et ceux du taoïsme. Les Japonais aiment à rappeler que le bambou symbolise la philosophie par la modestie et la pureté des lignes droites qui invitent tout autant à la sévérité qu’à l’élégance.
« Le bambou est honnête, il montre tout » rappelle le dicton. Ses feuilles s’abaissent avec humilité vers le sol comme pour saluer la terre. Sa résistance, alliée à sa flexibilité est proverbiale ; pliant devant l’adversaire, il se redresse toujours. Ainsi, de nombreux peintres chinois voient dans le bambou secoué par le vent le symbole de la résistance à l’oppression ; pour les Japonais, il est devenu également celui de l’intégrité. Pour toutes ces raisons, le bambou est le faire-valoir idéal de la noblesse de caractère et un « modèle » d’attitude et de conduite. Il demeure vert pendant la saison hivernale, signe de pérennité et de constance ; on reconnaît donc un ami fidèle présent pendant les difficultés comme un « bambou en hiver ». L’image du bambou entouré de pousses représente de la même manière la piété filiale, fondement de la société confucéenne. « Un rejeton de bambou » désigne donc depuis des millénaires un fils capable de succéder à son père.
L’Esprit du Bambou, Dominique Buisson